Échange sur Sanofi sur BFM Business
Guillaume Sommerer : Tout de suite une idée de valeur en plus effectivement, pour compléter vos portefeuilles. Benjamin Sacchet avec nous. Bonjour Benjamin, depuis Avant-Garde Family Office. Vous souhaitez nous parler d'une société dont on utilise tous les médicaments, notamment quand on a des maux de tête ? Vous êtes à l'achat aujourd'hui Benjamin, avec vos équipes, sur le titre Sanofi.
Benjamin Sacchet : Absolument Guillaume et j'espère que vous n'aurez pas besoin de prendre un Doliprane après mes mots. On va parler donc de Sanofi. Pourquoi ? Déjà parce qu'on estime que c'est une société solide. En quelques mots : Sanofi, c'est quoi ? C'est un large portefeuille de produits diversifiés, à la fois en catégorie et en géographie, donc une solide base de revenus. Cette base elle-même, elle est en croissance mécanisée grâce à des facteurs externes très favorables pour les prochaines années, telles que le vieillissement de la population mondiale, l'expansion des marchés émergents et évidemment la hausse des revenus des classes moyennes de ces zones géographiques. Malgré ça, malgré ces éléments de solidité, nous, ce qui nous interroge, c'est qu'on voit que la société, elle, présente une décote relativement assez per de l'ordre de 20 à 30 % du coût par rapport aux comparables.
Guillaume Sommerer : Et justement, est-ce que cette décote est justifiée ? Vous dites régulièrement qu'il n'y a pas de fumée sans feu et qu'il n'y a pas de décote sans raison. Est-ce que vous estimez que cette décote pour Sanofi est injustifiée ?
Benjamin Sacchet : Alors vous savez ce qu'on dit, Guillaume ? Le marché a toujours raison. Mais on essaie effectivement de creuser un petit peu. Et en l'occurrence, nous, on pense que depuis l'épisode que tout le monde connait, les vaccins ARN, il se trouve que Sanofi est en retard sur ce sujet, ce qui explique probablement sa décote par rapport à ses pairs. Maintenant, est-ce que c'est justifié ? Alors à la fois oui, à la fois non. Oui, parce qu'effectivement vous avez un peu de retard, plutôt non aussi. Pourquoi ? Parce qu'on estime que le consensus est que les vaccins ARN, à cause de leurs nombreuses contraintes, ne devraient pas dépasser 10 à 20 % du marché. Pourquoi ? La conservation, elle est difficile, il périme facilement. Il faut utiliser des fioles multi doses au lieu de seringues pré-remplies, etc.
Guillaume Sommerer : Qu'est-ce que vous pensez de la stratégie du groupe de Sanofi, à savoir l'introduction en bourse de leur branche santé grand public et notamment des Doliprane dans quelques semaines ? Est-ce que c'est un bon choix ?
Benjamin Sacchet : Eh bien écoutez, Sanofi adopte une stratégie un petit peu à la Bolloré. Et vous savez, depuis le temps qu'on échange ensemble, Guillaume, qu'on aime beaucoup ce type de stratégie. C’est-à-dire diviser pour mieux valoriser, puisque chaque actif finalement pur prix indépendamment, se valorise plus ou va trouver un acheteur qui va être prêt à mettre un prix important alors qu'un actif un peu mélangé finalement a un prix qui est un peu plus médian. Surtout aussi le surplus monétaire qui va être dégagé grâce à ces opérations sera en partie réallouer au développement de nouvelles molécules à la croissance externe, ce qui était aussi un des griefs que le marché pesait le retard en R&D et notamment sur la partie ARN. En synthèse, pour nous, chez Avant-Garde Family Office, Sanofi : donc vous êtes sur une société solide, décoté. Selon nous, la décote devrait plutôt se résorber grâce à la stratégie mise en œuvre. Et en plus on devrait avoir des opérations relatives. Pour nous dans nos modélisations, ça nous donne un objectif à 113 €.
Guillaume Sommerer : Objectif centré sur cette valeur Sanofi qui est aujourd'hui en recul, recule très très légèrement. Merci beaucoup Benjamin Sacchet pour Avant-Garde Family Office, régulièrement à nos côtés sur BFM Business.