Échange sur Pernod-Ricard sur BFM Business
Guillaume Sommerer : si vous souhaitez d'autres idées d'investissement valeur ajoutée, nous allons vous donner une idée de valeur en plus tout de suite. Benjamin Sacchet est avec nous. Ravi de vous retrouver, Benjamin, directeur chez Avant-Garde Family Office. Vous aimez bien, vous, un acteur du segment des spiritueux. Pourtant, cet acteur est attaqué par la Chine. Une enquête antidumping des Chinois, c'est Pernod Ricard. Pourquoi appréciez-vous ? Pourquoi portez-vous aujourd'hui sur l'antenne de BFM Business une opinion positive sur Pernod Ricard ?
Benjamin Sacchet : eh bien, écoutez, nous, dans notre Family Office, on aime bien creuser là où ça bouge pour mesurer si le marché est plutôt dans le rationnel ou l'irrationnel. Et en l'occurrence, on pense que la réaction du marché actuellement est plutôt excessive. A minima, on commence à avoir des points d'entrée plutôt intéressants.
Guillaume Sommerer : qu'est-ce qui vous fait penser ça ?
Benjamin Sacchet : alors premièrement, même si ça ne préjuge pas de l'issue, la plupart des situations historiques de ce calibre, de cet acabit, elles ont été temporaires et résolues à l'amiable lors.
Guillaume Sommerer : Vous parlez de l'enquête antidumping chinoise là ?
Benjamin Sacchet : Exactement, ce n'est pas la première fois qu'on a des épisodes comme celui-ci, notamment sur les spiritueux. Et deuxièmement, c'est la partie un petit peu calculatoire que je vais vous synthétiser sur ce qui a été publié de la part de la Chine, ce que le consensus estime. On peut estimer l'impact global sur le prix de vente à 8 %, c'est-à-dire vous allez vendre 8 % plus cher votre alcool en Chine, ce qui est franchement plutôt contraint et devrait avoir une incidence selon nous plutôt faible sur les ventes si on mathématise ça, globalement, si vous baissez de 5 % les ventes en Chine parce que les prix sont plus élevés, vous perdez seulement 1 % de résultats opérationnels. Un chiffre que nous estimons, nous, plutôt faible au regard de la sanction du titre.
Guillaume Sommerer : Vous êtes un peu à l'achat, beaucoup à l'achat ? Comment est-ce qu'on justifie aujourd'hui et quand même, dans le contexte d'être optimiste sur Pernod Ricard, vous nous l'avez dit, par rapport à cet historique sur les taxes anti-dumping, vous dites souvent il y a des accords à l'amiable qui sont trouvés, sauf qu'on est peut-être dans une période de tension un peu plus forte avec la Chine. À suivre en tout cas. Et d'un point de vue purement business, au-delà de cette question chinoise, qu'est-ce qui vous rend encore positif au point de se dire il est encore temps, pas trop tard pour renforcer cette valeur ?
Benjamin Sacchet : Et bien écoutez, c'est assez intéressant parce qu’indépendamment de ce qui se passe, il y a même une corrélation. On parlait de taxes et justement c'est complètement contre-intuitif, mais c'est ce qui permet aujourd'hui à un Pernod Ricard, par exemple, d'avoir un pricing power mécanique assez important. Parce qu'en fait, le fait que vous ayez un tiers de taxes dans une bouteille de vodka par exemple, ça rend bien plus indolore et acceptable une hausse de prix. C'est aussi pour ça, et c'est cette raison fondamentale qui est assez marrante, qu'un Pernod Ricard a des marges équivalentes à LVMH. Que vous regardiez la marge, le résultat d'exploitation, la marge nette, on est quasiment sur une thématique luxe. Ensuite, je ne parle évidemment pas du portefeuille de marques de qualité. Vous avez 17 marques dans le top 100 mondial. Ça, ça garantit une pérennité, une récurrence, une visibilité sur les revenus. On a une belle diversification justement de ces marques et des vecteurs de croissance. Du coup, sur d'autres marchés, c'est-à-dire si vous avez une marque qui fonctionne dans un marché, vous pouvez aussi l'exporter dans un autre marché et essayer de la lancer.
Guillaume Sommerer : Vu la valorisation actuelle du titre. C'est quoi votre objectif de court ? Benjamin. On a perdu Benjamin. Ce sont des choses qui arrivent. Voilà les aléas du direct. Objectif de court je crois sur Pernod Ricard 180 € pour les équipes d'Avant-Garde au Family Office, puisque l'Avant-Garde a changé de nom tout récemment. Donc, cet objectif de cours que vous nous proposez, je crois, à 180 €, c'est ce que vous m'aviez envoyé. On essaiera de vous rattraper, peut-être vous rappeler un peu plus tard. Benjamin. En tout cas, une opinion favorable sur cette valeur Pernod Ricard.