

[Guillaume Sommerer]
Valeur ajoutée. Benjamin Sacchet nous rejoint. Bonjour Benjamin.
Directeur associé d'Avant-Garde Family Office. Votre défi Benjamin, en 2 minutes 30 chrono, nous convaincre du bien fondé de l'achat, l'achat sur une valeur que vous allez nous faire découvrir, enfin découvrir, non, on la connaît bien mais on connaît pas forcément son nom. Tout le monde, tous ceux qui l'utilisent et la consomment ne savent pas comment s'appelle cette entreprise.
Elle est au cœur de toutes nos technologies mais on voit rarement le logo en tant que consommateur final.
[Benjamin Sacchet]
Exactement, on va parler de ASML, c'est une société néerlandaise, un des fleurons européens technologiques qui n'apparaît jamais sur les produits qu'on utilise, comme vous le disiez, et pourtant elle est complètement indispensable à la fabrication des puces électroniques les plus avancées au monde. Donc ASML ne fabrique pas les puces, ne les designe pas, elle fabrique les machines qui permettent de les graver. Et sans ces machines, aucune puce pour nos smartphones, data centers, voitures électriques, ou même évidemment encore plus en ce moment, l'intelligence artificielle, tout ça ne pourrait pas exister.
[Guillaume Sommerer]
Vous nous direz pourquoi vous êtes positif dans un instant sur cette valeur, mais en quelques mots, quelle est cette technologie vraiment en détail et comment se constitue le chiffre d'affaires d'ASML ?
[Benjamin Sacchet]
ASML en fait détient un quasi monopole mondial sur une technologie qui est appelée la lithographie EUV et ça, ça permet en fait de graver les puces les plus fines, donc 5 nanomètres, 3 nanomètres et bientôt même 2 nanomètres. Une seule de ces machines coûte entre 200 et 350 millions d'euros, il en fout des dizaines en fait pour constituer une usine. Les plus gros clients, ça va être du TSMC, Samsung, Intel.
Un cas concret pour comprendre toute la chaîne de valeur avec un titre dont tout le monde parle, Nvidia. En fait Nvidia fait le design des puces qui sont produites par -par exemple- TSMC, et TSMC les produit avec des machines ASML. Et ensuite OpenAI, Meta, Microsoft, Alphabet, les consorts vont les utiliser.
[Guillaume Sommerer]
Sauf qu'ASML est déjà l'un des leaders en termes de capitalisation en Europe, l'une des plus grosses capilles boursières européennes. Est-ce qu'on n'achète pas trop cher aujourd'hui ? Et d'ailleurs, en contrepoint, quels sont les risques à investir dans cette valeur ?
[Benjamin Sacchet]
Il y a deux principales menaces selon nous qui sont très claires. La première, c'est les tensions géopolitiques. Le premier client d'ASML, c'est TSMC.
TSMC, c'est Taïwan, donc évidemment en termes géopolitique, il y a un risque, ou encore une rupture technologique comme tout le segment et toute la chaîne de valeur, même si ASML a selon nous une très large avance en la matière. Le titre se négocie sur la base d'une VE sur EBITDA de 18,7. Le niveau média en fait sur trois ans est de 18,3, au-dessus quand on était à 22,5.
Donc on est plutôt en ligne avec l'historique et nous on intègre une croissance anticipée de 25% sur les 18 prochains mois et ça nous fait retenir un objectif de cours plutôt conservateur selon nous de 950 euros, qui intègre à la fois l'effet d'expansion technologique, la visibilité commerciale, la résilience financière du groupe.
[Guillaume Sommerer]
Bravo, il vient de battre le chrono à l'instant. Il vient d'avouer, de reconnaître sa défaite et comme d'habitude vous l'avez battu. Merci de nous avoir accompagnés.
A bientôt Benjamin.
